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Cinq questions à Bilguissa Diallo

Publié le dimanche 21 août 2005 par Webmaster

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Lectures : 1363

PlaneteAfrique : Dans "Diasporama", vous nous offrez de petits joyaux littéraires qui, l'un après l'autre, par petites touches, nous décrivent la saga de familles d'origine africaine vivant en région parisienne. Ces morceaux seront rapidement des classiques dictés et étudiés dans toutes les écoles. Ecrivez-vous pour garder une trace du présent ou pour montrer aux générations futures ce qu'était notre existence ?

Je suis très touchée par ces compliments et j'espère que vous prévisions se réaliseront. J'ai pas écrit ce roman intentionnellement pour réaliser une photographie de notre vie actuelle, par contre cela me plaît de penser que ce livre jouera un jour ce rôle. Je l'ai écrit pour que les membres de ces
communautés africaines de France (et par extension d'occident) s'y retrouvent, s'y reconnaissent, pour qu'ils aient l'impression pour une fois qu'on parle d'eux de l'intérieur, en temps que sujet et non objet. J'ai également écrit pour informer mes "compatriotes français" (qui ne me perçoivent d'ailleurs pas encore comme une compatriote) sur leurs concitoyens d'origine africaine, pour que les français "moins visibles" nous connaissent un peu mieux plutôt que de nous prêter des pensées, ou des intentions erronées et nourries par des clichés véhiculés par les médias et la méconnaissance des communautés diverses qui forment la société française actuelle. En gros, l'idée du livre est partie de la frustration de ne jamais retrouver les miens et nos problématiques dans mes diverses lectures (qu'elles soient de la littérature française classique et contemporaine, de la littérature africaine francophone), de l'envie de sortir du misérabilisme ambiant lorsqu'on parle des africains, d'une envie d'un ton juste qui décrive à tous et de manière accessible la réalité que je vis et que vivent bon nombres d'ex-émigrés en France.

PlaneteAfrique : Le lecteur a parfois l'impression familière de retrouver une fresque balzacienne qui, quelques siècles plus tard, se serait égarée dans la vie de banlieue. Vous sentez-vous une parenté avec H. de Balzac ?


La comparaison m'honore mais je n'avais jamais envisagé mon livre en tant que tel. Je voulais écrire une saga, une fresque sociale sur ces communautés, mais je ne me sens pas de parenté avec Balzac. Il a une bien plus grande capacité de description incroyablement détaillée, je pense me situer à un niveau plus simple et accessible (Balzac est si précis et exhaustif qu'on s'y perd parfois). Les environnements que je décris nous sont familiers, du coup le lecteur s'y retrouve et les imagine, parce qu'il les connaît. Si mon livre a l'honneur d'être encore connu dans quelques décénnies, les lecteurs sauront tout de nos moeurs et rapports sociaux et familiaux, mais peu de choses sur les détails pratiques de nos vies (comme c'est le cas dans les oeuvres de Balzac).

PlaneteAfrique : Vos héros sont confrontés à d'importants bouleversements sociaux, religieux et familiaux du fait de leur double appartenance à des mondes différents. Comment concevez-vous l'équilibre entre la modernité d'une vie dans la banlieue parisienne et le poids des coutumes africaines ?

Dans ma vie personnelle, l'équilibre s'est fait naturellement parce que mes parents avaient déjà assumés totalement leur double-culture. Mon père, en particulier, est un homme qui, par exemple, a intégré des réflexes alimentaires typiquement français qui à son sens ne sont aucunement en contradiction avec ses réflexes culinaires africains, en gros pour illustrer, son camembert et ses huîtres au citron n'ont jamais concurrencé ou mis en péril son amour du thiéré, du tori, du mafé et du kinkéliba. Cette image illustre totalement l'ambiance dans laquelle j'ai grandi. Le fait d'adopter des coutumes françaises ou occidentales ne mettent pas en péril la conservation de rites ou coutumes africaines, à partir du moment ou chacun fait son choix dans ce qu'il juge po

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