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8 mars 2009 : Caricatures de Rene BOUSCHET

Publié le jeudi 5 mars 2009 par sdiop

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Né au cœur des Cévennes à Bessèges (Gard), dans une famille de mineurs, René le révolté a passé sa jeunesse au contact des "gueules noires", parmi les terrils et le poussier de charbon "qui vous maculait la peau lorsque vous sortiez d'un bain en rivière". Une enfance dont il garde un souvenir tendre malgré les drames et la pauvreté.

A 17 ans, après le bac, il obtient un Brevet Élémentaire d'Instituteur : ce joli diplôme ne lui permet pas d'enseigner puisque la majorité est alors à 21 ans ("une des premières constatations de l'incohérence du système scolaire français... qui n'a fait qu'empirer depuis !"). Faute d'argent, il poursuit ses études à l'école militaire. Après avoir vadrouillé dans toute la France, il devient radio navigateur de chasse sur une base aérienne de Gironde : années plutôt sereines, partagées entre les missions et le farniente des retours de vol. Pendant cette période militaire, il poursuit ses études à l'Université de Bordeaux aux frais de la Grande Muette : "je savais déjà que je ne ferais pas carrière. Trop d'analphabètes, d'ivrognes, de feignasses et de nationalistes bêlants !" Les événements de mai 68 l'encouragent à tirer sa révérence à ce monde d'adultes dont l'absurdité l'écœure. Anecdote entre mille : pour " emmerder le quidam ", on les oblige à larguer des bidons de kérosène à proximité d'une route où des centaines d'automobilistes font la queue pour deux litres d'essence. René le rebelle fonce sur les barricades parisiennes, casse du CRS... et prend un mois de mitard : "Si je n'ai pas été dégradé à l'époque, c'est sans doute parce que les grands chefs militaires étaient dans leurs petits souliers !"





















Quittant l'armée, Il rejoint alors le monde des enfants, avec lequel il se sent plus d'affinités, et exerce divers métiers tels que répétiteur dans une maison d'enfance d'outre-mer, instituteur en collège privé, maître nageur sauveteur, prof d'éducation physique, psychomotricien, moniteur "de vie" auprès d'enfants handicapés... Finalement, il s'inscrit à l'Université de Montpellier et obtient (grâce au soutient de sa femme, rencontrée sur les bancs de l'amphi) un diplôme de psychopédagogie. Il entre alors comme instituteur spécialisé dans un établissement pour enfants handicapés mentaux. L'établissement devenu par la suite un C.A.T. (Centre d'Aide par le Travail), René y "bosse" toujours avec "ses mômes" (ainsi appelle-t-il ses anciens élèves, bien que certains aient passés la trentaine et plus !). Éducateur tout azimut, il assure également les fonctions d'adjoint de direction et chef de service éducatif, gérant "le travail adapté" (roulement de travail, ergonomie et production) dans les ateliers (boulangerie, pâtisserie, espaces verts, sous traitance et petits maraîchages). "C'est un métier que j'aime beaucoup : ces jeunes handicapés sont d'une gentillesse et d'une serviabilité exceptionnelles."
***
Et le dessin dans tout ça ? On l'aura compris, René a un besoin viscéral d'exprimer son ressentiment envers la société. Enfant, il dessine des petits mickeys vengeurs dans les marges de ses cahiers ; plus tard sur les affiches des rues, les vitrines, les murs ; sur les avions et les plans de vol "au grand dam des galonnés !", et même, dessins "beaucoup plus olé-olé !", sur les tableaux et les pupitres des amphis. Pas vraiment de gag visuel pur, mais plutôt des dessins à message. Pour cet "arrière-petit-fils spirituel du prolixe Achille Talon", le verbe est primordial : "j'ai été élevé à la bulle à rallonge et au phylactère empilable… Ça ne s'est pas amélioré quand j'ai fréquenté Blake et Mortimer, et j'ai complètement basculé avec Fluide Glacial, où l'écriture dans les marges était courante !". Ses maîtres ? Les dessinateurs de la grande période 60/70 de Pilote : les Cabu, Reiser, Greg, Gotlib, Goscinny ; de Hara Kiri ou Charlie Hebdo comme Siné, Wolinsky, Cavanna, Pr Choron and co.
Internet : Avec le Web, René le franc-tireur découvre en 1997 un espace de liberté. Pour faire connaître ses élucubrations en images sur les événements du monde, il crée KEZAKO HEBDO. Reste à espérer que les "cyberflics" le laisseront tranquille. En attendant, quelle joie de "cracher sa bile dans le pixel"! C'est par Internet qu'il rencontre Paul Carbone, gardois comme lui, dont il a remarqué " les magnifiques compositions graphiques au coin d'un CD rom". Ils sympathisent. En quelques mots, l'écrivain croque le dessinateur : "Un grand enfant qui s'amuse à dessiner ses rancunes au scalpel. Une grande tendresse qui ricane. Un paillard aux délicatesses exquises." Depuis, ces prolifiques compères collaborent assidûment, sur leurs sites respectifs, mais aussi, depuis décembre 1999, pour Internet Actu, dans la rubrique Page Ouverte (Le Billet de Paul, illustré par René Bouschet).
Ce qu'il déteste : la bêtise, l'hypocrisie, le nationalisme, le racisme ("de couleur et de caste religieuse ou sociale"), la guerre, les cheveux courts, les costards et les cravates, le soleil, les émissions de télé débilisantes ("notamment celles où des candidats tombent en pâmoison pour avoir trouvé le prix d'un kilo de sucre"), les gens qui se laissent aller, les patrons qui thésaurisent, les hommes et femmes politiques, les banquiers larmoyants, les gens d'église qui prêchent la pauvreté en habit de lumière à trois bâtons, les RMIstes qui confondent solidarité et assistanat, les rappeurs qui n'ont que cent mots et dix notes pour faire leurs "chiant-songs", les Verts qui se chauffent à l'électricité nucléaire, le bruit, les haleines trop anisées.
Ce qu'il aime : le Jazz, la sonorité du Blue Grass, Brassens, Brel, Ferré, Louki ("Je suis un moyenâgeux !"), les folies graphiques de Don Martin dans Mad, les dessins de Pétillon dans Le Canard enchaîné ("répétitifs et à la hache mais qui prennent une saveur incommensurable avec les bulles d'accompagnement"), les balades dans les sous-bois de ses chères Cévennes ("casanier mais pas nationaliste !"), les gens courtois, la simplicité ("sauf pour mes crobards où je reconnais être assez pinailleur!"), sa femme, ses trois enfants ("même si parfois on n'a pas les mêmes idées !"), la nature sauvage, l'archéologie médiévale, les chats, les très gros chiens, les Indiens, les Clochards, les Routards, les Anars…
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