Samedi, 06 Août 2011 20:13
« Un sourire coute moins cher que l’électricité mais donne plus de lumière ». Amadou Seydou Nourou, vous connaissez ? Non, assurément ce nom ne dit pas grand-chose aux milliers de nigériens qui le voient pourtant jour et nuit et dont il contribue à égayer la vie en leur donnant le sourire.
Il s’agit du célèbre humoriste, comédien, acteur, compositeur, agent de publicité appelé par ses multiples noms de personnages dont il joue les rôles dans les différents éléments : Bonkano, Noura, Malam Noura, Yéni boy, Dan fulani, Baaré...
Les noms qu’on lui colle sont aussi nombreux que les personnages qu’il a incarnés. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux au point ou lui-même ignore le nombre. Dans la droite ligne de ses ainés en la matière, nous avons nommé Mamane arrivé, Souleymane Sanda dit Waziri, Tchiwatcé, Chef Koutoukouli, la seule apparition de Nourou, que ça soit dans la circulation ou sur le petit écran est cause d’une hilarité à faire couler des larmes. Pendant que d’autres se préoccupent de fabriquer des armes de destruction massive, Nourou, lui, est une arme de distraction massive selon le mot du célèbre comédien franco maghrébin Jamel Debouze.
Avec la capacité d’imiter la voie et de jouer le rôle de n’importe qui, le célèbre Bonkano n’est pourtant pas seulement un imitateur : Seidou Nourou est surtout comme tout artiste digne de ce nom un créateur qui avec sa liberté de création est capable de voir le monde autrement que ceux qui n’ont pas le gout cultivé, de le représenter autrement, en un mot le recréer. Bosseur infatigable, couchetard et lève tôt comme tous ceux qui ont compris que le travail est une vertu et la clé de la réussite, voit le bon coté de toute chose tout comme il voit le monde sous ses angles positifs.
C’est la raison pour laquelle, les offices, les sociétés, les commerçants, les hommes d’affaires, tous les prestataires de service qui veulent faire connaître et voir consommer massivement leurs produits ou faire passer un message n’hésitent pas à faire appel à lui. Ne sont pas en reste les représentations d’organismes internationaux, certains services publics pour sensibiliser et transmettre de nouvelles attitudes, de nou- veaux comportements. Grace à son sérieux et la qualité de son travail, son agence est la plus sollicitée. Car quand Mako parle, on est d’accord .Sa voie et sa capacité de convaincre ras- surent et persuadent.
Il sait mettre le doigt sur le je ne sais quoi qui nous fait aimer dans l’humour un produit ou un service sans savoir exactement pourquoi. Mais qui est Seidou Nourou ? Né à Zinder, de père sonrai originaire de Bourem au Mali , et de mère peule de Gouré, il fréquente l’école primaire de Sabongari de Zinder, le C EG 8 de Niamey, avant de continuer au lycée Kassay et à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Généreux et optimiste, il a toujours essayé de minimiser le poids de la vie qui nous écrase par le rire et la solidarité. C’est cette philosophie du rire qui l’a conduit, de la commission des affaires culturelles(CAC) de l’UAM, aux sketches et à la publicité en passant par le cinéma.
Eh oui. Le Boncano du campus a aussi fait le cinéma en partageant l’affiche avec Fati Seydou, Dan Baba et Fati Anicet dans Telfi de Moussa Alzouma en 1993.Mais malgré plusieurs offres à l’extérieur, l’aventure ne l’a pas tenté. Après un bref séjour aux Etats-Unis et en France, il s’installe définitivement au pays pour se consacrer à son agence : Agence de communication et d’action publicitaire (ACAP-Mourna). Le rire est le meilleur des remèdes, alors il ne faut pas laisser passer la moindre occasion de se faire du bien. C’est si simple. Une journée où on n’a pas ri est une journée perdue. Conscient de ces vérités, Nourou est toujours à la recherche de l’expression, du ton, ou de la pose à même de détendre l’atmosphère.
C’est la raison pour laquelle il concilie de plus en plus ce qu’on appelle le cousinage à plaisanterie et la publicité. En effet le cousinage à plaisanterie, en tant que véritable contrat historique entre les peuples, contribue aussi surement que Dieu existe, à rapprocher davantage les composantes de la nation les unes des autres, à prévenir et régler les conflits, en somme à renforcer l’unité nationale. Combien de nigériens ont appris à travers les spots de la troupe Mourna que tel ou tel autre nigérien est leur cousin ? Ils sont légion. Ce qui montre clairement que leurs peuples ont coexisté dans le passé jusqu’à signer un véritable pacte inviolable dans le principe.
Meneur d’hommes toujours entouré de ses frères et amis, père de famille exemplaire, frère attentionné et courtois, ami fidèle, il y a un être qu’il affectionne par dessus tout et qu’il entoure de tous les soins : sa mère. Entre deux prises de vue, deux paragraphes d’un scénario, il passe lui dire bonjour, s’enquérir de son état de santé ou lui demander ce qu’elle veut. Sérieux avec ses compagnons de la troupe tout comme avec ses multiples partenaires, cet esthète est un perfectionniste qui veut toujours produire un travail sans reproche, capable de satisfaire les attentes du client et aussi de son vaste auditoire que constituent les téléspectateurs des télévisions nigériennes.
Les nigériens à l’extérieur sont reliés au pays par ses sketches compilés en CD. Arme de distraction massive, il est évidemment une valeur nationale. C’est pourquoi il a été sacré meilleur artiste de l’année 2010 par les autorités de la Transition. Vaut mieux rire que pleurer, on n’a que la vie.Tu as absolument raison Mako.
Article publié le samedi 6 août 2011
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