Texte et mise en scène : Alfred Dogbé
Régie : Abdoulkarim El Hadj Adamou
Scénographie : Arène Théâtre
Distribution : Aboubacari Oumarou dit Béto, Adama Akili, Eric Affocou
« Kessel a du souci à se faire. Sa maison est envahie par des centaines de gros bras qui mangent comme quatre et qui sont prêts à donner leurs vies pour empêcher la force publique de se saisir de son époux, El Hadj Djogol, un notable déchu. Et voici Sodja, le fils de la maison qui se présente pour conduire le présumé délinquant, menottes aux poings, devant le juge… »
Tournée de représentation : Centre Culturel Franco-Nigérien de Zinder le 19 ; Alliances Françaises d’Agadez le 21 et de Maradi le 23 octobre ; Centre Culturel Franco-Nigérien Jean Rouch de Niamey le 03 novembre.
Voici un homme, un citoyen ordinaire, qu’habite ses désirs à satisfaire de plat du jour assuré, ses besoins humains de justice sociale, un homme serviable, bon père de famille qui croit qu’un lendemain meilleur est bien possible pour sa société et se bat pour….
Voici ce même homme, cette fois impliqué dans les combines du pouvoir, un El Hadj Djogol qui ambitionne de trôner sur le perchoir, et qui, pour y parvenir, sous les obscures recommandations d’un charlatan qui lui fait croire « qu’en aucun cas, il ne doit laisser un seul de ses fils grandir sinon il n’aura jamais le pouvoir », aliène sa conscience et piétine son humanité…
La vérité...et après, après qu’un fils, Sodja, cru adoptif par son propre père – car il fallait bien, pour le sauver de l’infanticide, que sa mère Kessel le fasse passer pour tel-, avec des mots mis à leur place, et venus au temps qu’il faut –qui est ici le présent de l’indicatif- transporte dans cet univers pourri, immoral et menteur de ces pouvoirs prêts à tout pour être et pour rester.
Théâtre de vérité, théâtre de la vérité, la vraie, La vérité…et après, avec un décor simple qui permet aux comédiens d’avoir une bonne occupation de l’espace scénique et une liberté de jeu d’acteur , avec son accessoire fait d’un bébé-poupée, est poignant.
Cependant, la chute y gagnerait en suite, en suspense –surtout que le thème traité impose par sa pertinence- et se passerait à merveille d’une « fin amenée » qui a fait, à plus d’un, d’un public qui en attend davantage, dire quand les acteurs saluent : « mais… C’est fini ?
Bello Marka
jeudi 20 octobre 2011
Article publié le jeudi 20 octobre 2011
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