Arrêt des financements américains : les conséquences sur nos programmes humanitaires - SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

L’arrivée de Donald Trump au gouvernement américain fin janvier a jeté un flou de plusieurs mois sur la cessation des programmes humanitaires financés par les US. Au final, des programmes d’urgence entiers menés par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ont subi un arrêt brutal au cours même de leur mise en œuvre. C’est le cas au Mozambique, au Yémen et en Afghanistan. Une réalité concrète dont il faut prendre conscience.

Au Mozambique, entre 150 000 et 200 000 personnes privées d’aide humanitaire Sur 191, le Mozambique est le 7ème pays le moins développé du monde, selon l’indice de développement humain. La pauvreté et les conflits avec un groupe armé radical affectent sévèrement la population. Les habitants ont dû quitter leur foyer et ont perdu tous leurs biens et moyens de subsistance.

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient depuis 2019 dans la région côtière du Cabo Delgado. Rien qu’en 2024, nos équipes ont apporté une assistance vitale à presque 110 000 personnes en réhabilitant points d’eau et latrines, ainsi qu’en distribuant semences et outils.

Ces actions essentielles vont pourtant être stoppées. Entre frustration et peur pour l’avenir, l’équipe locale organise, impuissante, la fermeture de la base de Mocimboa da Praia.

En Afghanistan, 50 000 personnes privées d’aide humanitaire L’Afghanistan est le pays qui a vu naître SOLIDARITÉS INTERNATIONAL il y a plus de 45 ans avec la première Caravane de l’Espoir. Nos équipes y sont présentes pour soutenir une population qui lutte au quotidien contre les conséquences dévastatrices de la combinaison d’une crise économique et climatique. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL accompagne des femmes pour leur redonner une indépendance financière dans un contexte où leurs droits sont systématiquement bafoués.

Dans la province de Bamiyan, en haute altitude, l’hiver occasionne des températures extrêmement basses. La sécheresse et le défrichement, dû à la collecte de bois de chauffage, limite l’absorption de l’eau par les sols et favorise les inondations durant la fonte des neiges. La province de Nimroz n’avait, elle, jamais reçu d’aide humanitaire jusqu’à récemment malgré des besoins aigus. Dans cette région désertique, le retour forcé des populations afghanes d’Iran et du Pakistan augmente la pression sur des ressources naturelles déjà limitées.

Grâce aux financements américains, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL y développe depuis 2023 un projet particulièrement tourné vers les femmes. Les distributions de semences potagères et de poules (seul animal pouvant être élevé sans nécessiter de déplacement hors de la maison) leur permettaient une indépendance économique et alimentaire. Pour les ménages les plus vulnérables, un soutien financier permettait de couvrir leurs besoins les plus urgents. L’aménagement de points d’eau et de latrines étaient aussi attendus pour lutter contre le manque d’eau et les maladies hydriques.

Ces programmes essentiels ne pourront malheureusement pas être finalisés. Sur les 143 000 personnes qui devaient recevoir notre aide, presque 50 000 seront obligés de prioriser leurs besoins entre l’accès à l’eau, la sante et l’alimentation, du fait de l’arrêt des financements.

Au Yémen, 124 000 personnes privées d’aide humanitaire Après dix années de conflit, le Yémen, faute d’infrastructures d’eau et d’assainissement nécessaires, subit la plus lourde épidémie de choléra au monde. Les réserves d’eau souterraines du pays s’épuisent, la monnaie s’est effondrée et la malnutrition infantile s’étend.

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL se consacre depuis 2017 au traitement des causes et conséquences des problèmes liés à l’eau. En cas d’alerte au choléra, nos équipes locales soutiennent les enfants dont la santé ou la vie sont menacées. Elles distribuent des kits d’hygiène pour enrayer la propagation de la maladie et réhabilitent des sources d’eau endommagées par la guerre.

Les transferts financiers de première urgence, l’acheminement d’eau par camion dans les camps de personnes déplacées, la réhabilitation de latrines, la distribution de kits d’hygiène et d’articles nécessaires à la vie quotidienne… ont dû être stoppés.

Photo d’en-tête : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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Article publié le mardi 10 juin 2025