Le virus a débarqué clandestinement à Djibouti un soir de la mi-mars 2020, à bord d’un avion militaire espagnol en provenance de Séville. Huit mois plus tard, le tueur silencieux rôde toujours malgré les « trois T » (tester, traiter, tracer) rapidement mis en œuvre par les autorités sanitaires, lesquelles ont à ce jour dépisté 8 % de la population – soit le taux le plus élevé de la région.
Au ralenti
Même si le gouvernement de cette cité-État de 1 million d’âmes table sur un scénario optimiste – un rattrapage de la croissance en 2021 –, les effets de la pandémie de Covid-19 pèsent lourdement sur une économie stoppée en pleine expansion. La ligne de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba, l’une des artères vitales du pays, fonctionne au ralenti, et l’imposant hôtel de la plus vaste zone franche du continent, à quelques kilomètres de la capitale, reste désespérément vide.
« Ce n’est qu’un contretemps, nos fondamentaux sont solides », affirme pourtant Aboubaker Omar Hadi, patron de l’Autorité des ports et zones franches de Djibouti et l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’État.
Les « fondamentaux » ? La position incontournable de cette ancienne colonie française le long de la deuxième route maritime la plus fréquentée au monde, porte d’entrée commerciale de toute une partie de l’Afrique avec, derrière elle, un marché de 400 millions d’habitants. Sa situation géostratégique, aussi, terre d’accueil convoitée des bases militaires étrangères. Sa stabilité politique, enfin : contrairement à ce qu’il se passe ailleurs, les élections ne sont pas ici synonymes de haute tension.
Sérénité inoxydable
Article publié le lundi 30 novembre 2020
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