(Agence Ecofin) - En Afrique subsaharienne, l’accès limité à une électricité fiable nuit aux activités commerciales et industrielles. Ce manque de fiabilité, lié à la fragilité des réseaux, ouvre un espace croissant pour le solaire décentralisé, perçu comme une source d’énergie plus fiable et durable.


L’entreprise Candi Solar a annoncé, le 27 novembre, avoir sécurisé 58,5 millions USD auprès de la Société financière internationale (IFC). Il s’agit de la plus importante opération de financement obtenue par la société, qui franchit désormais le seuil des 200 millions USD de capitaux mobilisés depuis sa création. Le financement, structuré en dette syndiquée, en dollars et en monnaies locales, permettra d’étendre les solutions solaires destinées aux clients commerciaux et industriels en Afrique du Sud et en Inde.


L’annonce confirme une évolution majeure dans l’industrie du solaire décentralisé. Des plateformes spécialisées parviennent désormais à lever des volumes significatifs auprès d’institutions internationales, ce qui montre la maturité croissante de ce segment. Candi Solar présente aujourd’hui un portefeuille de plus de 220 MWc, doublé en seulement 18 mois.


Ce financement illustre aussi la montée en puissance d’un modèle devenu stratégique pour les entreprises, en particulier en Afrique. Le solaire décentralisé permet de réduire les coûts d’exploitation tout en offrant une énergie propre et prévisible. Les entreprises y voient un moyen d’avancer vers leurs engagements de durabilité, mais surtout de se prémunir contre les risques d’un réseau peu fiable. Ce modèle attire des acteurs de tous les secteurs, de l’automobile à l’agroalimentaire, aussi bien en Afrique australe qu’en Afrique de l’Ouest, comme au Nigeria.


Pour l’Afrique du Sud, ce modèle est particulièrement pertinent. Le pays connaît depuis plusieurs années des contraintes sévères sur son réseau électrique. Les coupures fréquentes poussent les entreprises à rechercher des solutions capables d’assurer une continuité d’approvisionnement, sans dépendre totalement du réseau national, qui en plus est dominé par des sources fossiles.


La nouvelle enveloppe financière obtenue par Candi Solar pourrait donc renforcer davantage cette dynamique, et l’implication de l’IFC pourrait encourager l’arrivée de capitaux additionnels et consolider la place du solaire décentralisé dans les stratégies énergétiques des entreprises sud-africaines et africaines en général.


Abdoullah Diop