0 Comment
Autorités agricoles, bio, Champ école paysan, Formation professionnelle, pratiques agroécologiques

Le Centre Polyvalent de Formation (CPF) de Mbouo-Bandjoun a réuni du 14 au 15 avril 2025 à Garoua, 16 délégués régionaux et assimilés issus des secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement et du commerce. Il a été question de la mise en niveau sur le développement de l’agriculture bio au Cameroun. L’état des lieux des pratiques et des connaissances de l’agriculture biologique au Cameroun, son renforcement au niveau politique ont fait l’objet d’un atelier de formation organisé à Garoua les 14 et 15 avril 2025. Organisé par le CPF de Mbouo-Bandjoun la rencontre a réuni 16 délégués régionaux et assimilés issus des secteurs de l’agriculture, élevage, environnement et du commerce. L’occasion a également regroupé des leaders de champs écoles paysans du Nord et de l’Extrême-Nord et des représentants des organisations membres du Pôle de Connaissances de l’Agriculture Biologique et agroécologique en Afrique Centrale (PCAC) à savoir, le CIPCRE, le SAILD, INADES-Formation et le CPF de Mbouo-Bandjoun.

Pendant deux jours, la situation de l’agriculture biologique au Cameroun, les initiatives militant en sa faveur ainsi que ses défis ont été abordés. Les participants se sont en outre familiarisés avec les techniques culturales innovantes et les bonnes pratiques agroécologiques. Il s’agit entre autres, de l’association ou de la rotation des cultures, de l’agroforesterie, de l’utilisation des engrais verts, des bioferlisants liquides ou encore des biopestifuges et biorégulateurs.

Produire l’oignon bio

Les participants ont également pris part à une journée portes ouvertes sur le site du champ école paysan de Pitoa, un lieu d’expérimentation d’apprentissage et de vulgarisation agricole mis en place avec l’appui du CPF de Mbouo-Bandjoun. La sortie a permis la visite d’une parcelle consacrée à la culture d’oignons biologiques en association avec le gombo. Elle a été l’occasion pour les participants de forger leur idée sur la mise à l’échelle de l’agriculture biologique et de constater de la faisabilité de l’itinéraire technique biologique des oignons.

« Nous avons constaté qu’il est possible de cultiver l’oignon de manière biologique et d’obtenir des résultats similaires à ceux de production conventionnelle. Cet atelier est bénéfique pour nous et surtout pour les paysans que nous encadrons », déclare Dr Amadou Lamadji, Délégué Régional de l’Élevage des Pêches et des Industries Animales dans l’Extrême-Nord.

La formation fait suite à deux précédentes sur l’agriculture biologique tenues à Yaoundé en février et novembre 2023 à l’issu desquelles, les délégués régionaux présents ont recommandé l’organisation d’activités pratiques dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord.

À l’issu des travaux, les participants se sont engagés à diffuser largement les connaissances acquises au cours de l’atelier et à développer des réseaux de promotion de l’agriculture biologique ainsi que des synergies d’action dans leurs zones respectives.

Abbo Mohamadou

 

« Nous allons sensibiliser et former nos producteurs. » Adamou Sali, MINADER Nord

Cet atelier nous interpelle en termes de préservation de l’environnement et de lutte efficace contre l’insécurité alimentaire. De même, il nous permet de renforcer nos connaissances sur les pratiques agroécologiques.

C’est une formation qui arrive à point nommé puisque nous sommes en début de campagne et les pluies sont de retour. Nous allons sensibiliser et former nos producteurs sur la mise en place des parcelles en adoptant les pratiques et les principes agrécologiques.

« Les marchés de vente bio s’ouvriront à travers tout le pays. » Pierrette Meli épouse Kamga, CPF de Mbouo-Bandjoun.

Nous sommes satisfaits de ce que nous avons vu. Les bulbes d’oignons récoltées sont de très grosses tailles et le rendement est bon. C’est pourquoi, nous encourageons les producteurs à se lancer dans l’agriculture biologique.

Le CPF de Mbouo-Mbandjoun développe des systèmes participatifs de garantie qui assure la commercialisation des produits issus de l’agriculture biologique. Nous organisons un marché périodique de commercialisation des produits biologiques appelé le « marché vert ». Nous comptons multiplier les points de vente à travers le Cameroun.

« Avec le bio, nous allons proposer les produits sains. » Garga Saïdou, producteur Pitoa.

La journée portes ouvertes a été d’un grand plus pour les membres de notre champ école paysan. Ils ont compris qu’il est tout à fait possible de produire les oignons de manière biologique et d’obtenir des rendements similaires à ceux de l’agriculture conventionnelle. De notre côté, les analyses agroécologiques de nos systèmes de production réalisées en compagnie des visiteurs nous ont donnés des clés pour améliorer nos pratiques agricoles et proposer des produits sains pour l’alimentation et de bien meilleure qualité.

Propos recueillis par Abbo Mohamadou