Les tensions entre Alger et Paris se sont accrues ces derniers jours sur fond de l'affaire de l’influenceur algérien Boualem, connu sous le pseudonyme de Doualemn, expulsé en Algérie avant d'être renvoyé en France. L’expulsion de l'influenceur, interpellé à Montpellier pour "incitation à la violence" sur TikTok, a été refusée dans la foulée par les autorités algériennes qui l’ont renvoyé vers Paris. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a évoqué des mesures de rétorsion si Alger "continue l’escalade". Il s’est dit "stupéfait" par le refus de l’Algérie de reprendre l’influenceur. Parmi les options évoquées figurent une révision des quotas de visas, une réduction de l’aide au développement ou des ajustements dans la coopération bilatérale. "La France n’aura pas d’autre possibilité que de riposter si cette posture persiste", a-t-il déclaré. Quant au ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, il a critiqué la décision d’Alger de refuser l’entrée de Doualemn, estimant que "l’Algérie cherche à humilier la France" et qualifiant cette situation de "seuil extrêmement inquiétant".
En réaction, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé ce qu’il a qualifié de "campagne de désinformation" menée par certains courants politiques en France, notamment l’extrême droite, à l’encontre de l’Algérie. "L’Algérie n’est, d’aucune façon, engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation", a affirmé la diplomatie algérienne. "Au contraire, ce sont l’extrême droite, ses relais et ses porte-voix qui veulent imposer aux relations algéro-françaises leur haine exprimée publiquement et sans la moindre réserve ou limite", a-t-on ajouté.
Le Quai d'Orsay, à son tour, a réagi via son porte-parole, Christophe Lemoine : "Depuis quelque temps, les autorités algériennes ont adopté une attitude assez hostile vis-à-vis de la France", avant d’ajouter : "Il n'y a pas de désinformation dans l'ensemble de cette séquence", indiquant que la France a "atteint avec l'Algérie, un seuil extrêmement inquiétant", mais soulignant que la "posture de dialogue (...) existe encore à Paris".
Article publié le jeudi 16 janvier 2025
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