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Kenya Airways veut un hub à Accra pour dynamiser les échanges régionaux
(Agence Ecofin) - Déjà présente en Afrique de l’Ouest, Kenya Airways cherche à renforcer sa connectivité. Dans ce cadre, elle veut faire du Ghana un hub stratégique dans la région. 


Le ministre kenyan des Transports, Davis Chirchir (photo, au centre), a annoncé, jeudi 8 mai, avoir formulé la demande d'établissement d'une plateforme de correspondances aéroportuaires pour Kenya Airways (KQ) à Accra lors d'une visite officielle au Ghana.


Dans un tweet publié sur sa page officielle, Davis Chirchir a déclaré : « dans le but de développer les relations interpersonnelles et promouvoir les liens commerciaux dans le cadre de la consolidation du commerce intra-africain tel qu'envisagé par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) [...], j'ai sollicité Son Excellence John Dramani Mahama [photo, à droite] pour que le transporteur national kenyan, Kenya Airways, établisse une plateforme de correspondance à Accra, au Ghana, afin d'améliorer la connectivité avec l'Afrique de l'Ouest et le reste du monde ».


Cette démarche de Kenya Airways s'inscrit dans une dynamique plus large de consolidation de la connectivité aérienne intra-africaine, en ligne avec les ambitions de l'AfCFTA et du Marché unique du transport aérien africain (SAATM). Si ce projet se concrétise, Accra pourrait devenir un hub régional majeur, à l'image d'Addis-Abeba en Afrique de l'Est.


Dès 2024, le PDG de Kenya Airways, Allan Kilavuka, avait déjà évoqué la volonté de faire d'Accra un point central pour son réseau aérien en raison de sa position géographique clé. La compagnie perçoit Accra comme la porte d'entrée principale de l'Afrique de l'Ouest, où convergent les flux en provenance des pays voisins.


L'objectif est de renforcer la connectivité régionale, de stimuler le commerce, le tourisme et l'investissement, et de positionner Accra comme un point central du réseau aérien ouest-africain. L'établissement d'une plateforme de correspondance permettrait ainsi d'améliorer la mobilité des passagers et des marchandises, consolidant ainsi la position de Kenya Airways dans la région.


Le hub serait probablement situé à l'aéroport international de Kotoka, principal point d'entrée aérien d'Accra et hub aérien majeur pour l'Afrique de l'Ouest. Mais l'augmentation du trafic aérien généré pourrait nécessiter des investissements supplémentaires pour moderniser et agrandir les infrastructures existantes afin d'améliorer la capacité d’accueil de cette infrastructure. En effet, en 2018, l’aéroport international de Kotoka a inauguré son Terminal 3 pour accueillir jusqu'à 5 millions de passagers par an. Pourtant, il fait déjà face à des signes de congestion aux heures de pointe. Pour y remédier, la Ghana Airports Company Limited (GACL), l'agence ghanéenne en charge du développement des aéroports publics, a lancé un projet pour réaménager le Terminal 2 afin d’optimiser l'accueil des vols domestiques et internationaux.


Aussi, l'ambition de Kenya Airways pourrait se heurter à la concurrence, notamment avec la nouvelle compagnie aérienne nationale que le Ghana s'apprête à créer. Le président Mahama a évoqué ce projet lors de son premier discours sur l'état de la nation en février dernier. Cette semaine, le ministre des Transports, Joseph Bukari Nikpe, a officiellement inauguré une Task Force de 10 membres pour superviser la création de cette compagnie.


Au-delà de cette rivalité directe, l'initiative de Kenya Airways pourrait également impacter les compagnies locales telles que Africa World Airlines et Asky Airlines.


Mouka Mezonlin


Edité par Sèna D. B. de Sodji


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Article publié le vendredi 9 mai 2025
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