Visite du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte-parole du gouvernement à la maison d'arrêt de Niamey : volonté d'entreprendre des efforts d'humanisation des centres pénitenciers
Dernières publications dans cette catégorie
 .  Organisation Politique du Cameroun - mardi 11 janvier 2005
 .  Diaspora: Le CODE porte les plaies du Cameroun à la Commission Européenne - mardi 11 janvier 2005
 .  Rencontre Fru Ndi-Joseph Owona, inédit ! - mardi 11 janvier 2005
Plus...
Augmenter la taille de la police Diminuer la taille de la police print send to Comments
Lectures : 1861

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Porte-parole du gouvernement, M. Marou Amadou, a consacré sa première prise de contact avec les services relevant de son département ministériel à la maison d'arrêt de Niamey.



C'est ainsi qu'en compagnie de plusieurs ambassadeurs dont ceux des Etats-Unis et de la République Populaire de  Chine, des représentants des institutions et organisations internationales, à savoir le PNUD, l'Union Européenne, l'UNICEF, ainsi que des représentants des organisations de défense de droits de l'Homme, le ministre Marou Amadou a rendu visite, hier matin, aux pensionnaires de cette prison de Niamey. 


Le ministre de la Justice et sa délégation ont entamé leur visite par le quartier des mineurs, situé à l'écart de la grande enceinte et à l'abri des éventuels abus des détenus adultes. Ils sont au total 22 jeunes à y séjourner. Le ministre s'est entretenu avec ces jeunes qui, à la fleur de l'âge, se trouvent, hélas, privés de l'une des denrées essentielles de la vie, à savoir la liberté, pour diverses raisons.


En fervent défenseur des droits humains, le ministre Marou Amadou s'est  tout d'abord intéressé à leur état de santé et à leurs conditions de vie, avant d'écouter leurs doléances. Celles-ci sont essentiellement d'ordre alimentaire et procédural. Ils se sont plaints de la mauvaise qualité et de l'insuffisance de la nourriture, ainsi que de la lenteur dans le traitement judiciaire de leurs cas. Certains ont affirmé avoir passé deux ou trois ans sans jugement, pour des délits parfois mineurs, commis à un âge où ils ne sont pas réellement conscients de la gravité des actes qu'ils ont posés.


Tout en manifestant leur ferme  volonté de vivre une nouvelle vie une fois en liberté, les jeunes détenus  ont interpellé le ministre pour intercéder en leur faveur afin qu'ils soient fixés sur leur sort.  Le ministre de la Justice leur a promis que leurs doléances seront traitées avec diligence,  avant de se rendre à l'atelier de couture de la maison d'arrêt.  Cet atelier, financé par une ONG, a pour vocation la reconversion des femmes détenues. Elles sont une trentaine à apprendre le métier de couturière.


Là aussi, il ressort de leurs entretiens avec le ministre que le problème le plus épineux reste la procédure judiciaire. Elles ont lancé un cri de cœur afin que ce problème trouve une solution car, ont-elles dit, certaines d'entre elles totalisent deux à neuf ans de détention sans jugement. ‘'Vos appels sont entendues, nous comprenons vos peines et ferons notre possible pour soulager vos souffrances'', leur a dit le ministre.


La maison d'arrêt de Niamey est un centre créé en 1947 avec une capacité de 350 personnes. Aujourd'hui, il accueille en son sein 911 prisonniers des deux sexes et de tous les âges. Au quartier des fonctionnaires, on dénombre 29 détenus qui partagent le même dénominateur commun : la lenteur dans le traitement des dossiers.  Beaucoup d'entre eux attendent toujours le jugement concernant leurs affaires.


Au quartier des malades, le ministre et sa délégation  sont allés porter le message de la compassion aux 25 détenus souffrant de pathologies diverses,  et se sont enquis des conditions de traitement et de soins à eux administrés. 


Après avoir visité le terrain de football et le jardin potager de la prison, le ministre de la Justice est allé revisiter le passé en se rendant avec les membres de la délégation dans la cellule commune où il a été détenu, il y a de cela deux ans. M. Marou Amadou a rencontré les détenus dans la grande cour. Sous un tonnerre d'applaudissements, ils ont accueilli le ministre avec joie pour avoir songé à leur réserver sa première visite, dès sa prise de fonction en tant que  ministre de la Justice.  Après avoir écouté leurs doléances, le ministre a promis qu'il s'attellera à améliorer les conditions de vie dans la maison d'arrêt de Niamey, et dans tous les centres pénitenciers du Niger.   Il leur a demandé d'être des détenus exemplaires tout en leur expliquant qu'après  la prison, il y a une vie pour leur remonter le moral.


Le ministre a soutenu son point de vue par son exemple personnel, lui qui a passé un temps avec certains d'entre eux, leur a-t-il rappelé.  Le quartier des femmes et l'infirmerie ont constitué les dernières étapes de la visite du ministre. A l'issue de la visite, M. Marou Amadou a indiqué que la maison d'arrêt de Niamey connaît une amélioration par rapport au passé, mais il n'en demeure pas moins que les conditions de détention  restent nettement en deçà des normes requises et  contraires aux droits humains. Dans ce centre vétuste et surpeuplé qui ne dispose pas de bouche d'incendie, l'exiguïté est un véritable problème. 


M. Amadou Marou a justifié l'initiative de cette visite avec les partenaires par sa volonté de leur faire connaître le problème de visu. Concernant la lenteur judiciaire, le ministre a rappelé les engagements du Président de la République de créer une rupture et de réaliser les attentes du peuple en matière de justice et d'humanisation des centres pénitenciers. Il a conclu en disant qu'il va se mettre rapidement au travail avec la ferme volonté de réussir dans les meilleurs délais.

< Préc  
Article publié le vendredi 29 avril 2011
1861 lectures
Accès rapide
Presse nigérienne
Nos partenaires