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Cinq questions à Ghislaine Sathoud

Publié le jeudi 28 septembre 2006 par Webmaster

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• Il y a dix ans, vous avez fait un choix courageux et radical : quitter l’Afrique pour vous installer en Amérique du Nord. Quelle fut votre motivation pour quitter votre terre et choisir précisément ce pays ?

J’ai quitté mon pays deux fois pour une longue durée. J’ai quitté la première fois mon pays après baccalauréat pour la France. Mes parents voulaient, comme c’est le cas de beaucoup de Congolais et d’Africains, que je m’y rende pour la poursuite de mes études. En fait, j’étais avec mes deux sœurs aînées qui y vivaient déjà depuis plusieurs années avant moi. Elles y étaient aussi pour des raisons d’études. Cette immigration « scolaire » je peux vous dire est très différente. Je savais que j’étais là pour étudier et que je devrais rejoindre mon pays par la suite. Je savais aussi qu’il me fallait à tout prix réussir mes études puisque mes parents croyaient comme ils le disaient si bien « qu’un diplôme était le premier mari à ramener à la maison ». Et puis, pendant les vacances, je me rendais souvent au Congo auprès de ma famille. Quoiqu’en France, je n’étais pas non plus isolée. Avec mes deux sœurs aînées, c’était un peu comme à la maison, mais sans nos parents. Nous étions toutes là pour les études. Le quotidien était géré par mes parents à distance. Ils attendaient de nous de bons résultats scolaires à la fin de l’année. Ils s’occupaient d’assumer les responsabilités et les charges financières pour nous faciliter la tâche et nous aider à atteindre nos objectifs. C’est en cela que je suis reconnaissante envers mes parents qui ont assumé le rôle de parents pour faire de moi ce que je suis aujourd’hui…

Je suis ensuite rentrée dans mon pays pour retrouver avec joie mes parents chez qui je vivais, comme avant de partir en France. Mon père était intransigeant, il disait que pour quitter le domicile familial, il fallait absolument se marier civilement. Alors, même après mon mariage coutumier, je suis restée chez mes parents parce que mon père voulait que ça se passe ainsi et il ne voulait pas bouger d’un iota, même si sa ‘’rigidité’’ de ne pas laisser une femme mariée coutumièrement rejoindre son mari a été l’objet de plusieurs commentaires.

Ainsi, après mon mariage, j’ai quitté le domicile de mes parents et j’ai eu un premier enfant et presque en même temps la nécessité de partir pour le Canada s’est présentée. Ce n’était pas mon choix et tout cela s’est passé en trois ans. Donc, trois ans après le retour de mon séjour en France pour mes études, je devais faire face à une autre immigration. Une immigration « d’accompagnement » cette fois-ci. Un regroupement familial, même si tout le monde partait ensemble. C’était très différent de la première fois. Partir par choix pour ses études et partir en ‘’accompagnatrice’’, c’est très différent. Je ne voulais pas partir et me contenter d’un rôle d’accompagnatrice. Il me fallait aussi trouver quelque chose à faire pour ne pas me tourner les pouces, une fois là-bas. Certes, je ne connaissais pas la vie au Canada en dehors des lectures dans les journaux, mais j’avais déjà une ‘’expérience’’ de la vie à l’étranger. Et c’est aussi un élément important pour faire face aux affres de l’immigration. Lors d’une première expérience, on a toujours un stress plus fort, la peur de l’inconnu, la crainte de ne pas réussir ce pour quoi on a quitté son pays. Ça aussi c’est très important. Lors de cette recherche, j’ai constaté que beaucoup de femmes deviennent les responsables des problèmes des maris, responsables des difficultés liées à l’immigration. Quand ça ne marche pas, ils se retournent contre elles pour les accuser, même quand le choix de partir venait d’eux. En réalité, c’est le refus d’admettre l’échec. J’admets que c’est un malaise, mais il faut prendre les choses telles qu’elles sont. Généralement avant de partir, on ne connaît pas la réalité, on a de faux espoirs… Mais, il faut admettre son échec. Il faut admettre que c’est différent de ce que l’on pensait avant de partir. Pou
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