Le magazine culturel

Accueil - Archives - Inscrivez-vous -
Newsletter
 
Paule Doyon - / L'oiseau solitaire
01/11/2002
 

 

Vois si l'oiseau solitaire est venu ce matin
nicher dans l'ombre de ta main
Sur la page de la nuit
il agite l'eau de l'espace sombre
Je ferme les paupières et son aile m'effleure
Son bec ouvert boit les dernières miettes
du sommeil

Plus précieux que les mots des songes
il répand l'or de ses ailes
sur nos yeux qu'un soleil inonde
Les feuilles de ses plumes s'envolent
par la fenêtre étroite 
Et la chambre vogue sur un océan de joie

Je rêve souvent à cet oiseau étrange
Au jour où il viendra mourir
sur ma chair tendue telle une voile
une vitre invisible à l'oiseau de la mort
Dans l'ombre de ses ailes je courberai ma tête
Attendant sur l'eau noire que le passé
me prenne

Tous mes mots comme autant de plumes
redessineront cet oiseau tendre
Son nid creusé dans mes veines
flottera vide sur des heures disparues

Vers quel pays d'un monde secret
va-t-il aller noyer ses ailes
loin de l'ombre douce de ta main
Traverser la fenêtre ouverte
boire au regard humide de l'eau
Au plus profond du cosmos
faire entendre son cri
Et revenir dans la chambre verte
dormir à deux pas de ton lit.

J'aime cet oiseau sombre
Ses grandes ailes de noire - nuit
couvent mes phrases
Son bec creuse un sillon au silence
à la musique de mes mots naïfs

Je veille mon cœur je veille
les pensées qui agrandissent le jour
Elles marchent sur des mottes de vie
jusqu'à l'aube d'où l'eau s'écoule
Empêchent l'oiseau d'ombre
de blesser ta main profonde

Seule dans la chambre ouverte
de rosée et d'herbes j'ai fait un nid
Tous les oiseaux du monde viennent y dormir
Seul l'oiseau solitaire vole encore sur mon 
corps assoupi

La nuit rampe dans ses couloirs d'ombre
Le temps se fige dans des chambres secrètes
Aucun oiseau ne survole ces lieux sombres
Le passé s'y amuse avec lui-même
L'avenir s'y tapit dans un instant discret

Je rêve peut-être, peut-être suis éveillée
quand ta main s'agite comme un oiseau effrayé
sur mon corps où la vie se terre…

Au dehors le soleil avance ignorant
vers la fenêtre où le jour s'apprête
à reconnaître chaque image éclairée
de la vie plus vaste que nos corps frêles

Sur le monde cet oiseau passe
Mais au creux de ta main il a son nid
Je frémis au contact de son aile
qui fait rêver mon corps endormi
Mon âme s'éveille parfois au milieu de la nuit
pour capter l'éclair de son vol 
dans le sombre étoilé de la chambre fermée

Je meurs à chaque instant
pour revivre un peu plus haut
Pour m'envoler avec l'oiseau étrange
que ta main enferme dans sa paume
et que l'aube libère…
Ses ailes portent alors le soleil
du rayon sombre de la terre
jusqu'au puits de lumière
d'où il émerge 

Cet oiseau étrange vient consoler mon corps
Son chant me porte loin de la terre
Harpe de plume à travers le cosmos
Il déchire l'air de ses griffes d'or
Et l'univers s'ouvre sur un instant de bonheur…

 tous droits réservés -Paule doyon - octobre 2002

Retour

:: Journée Internationale de la Femme
 
8 mars 2010

8 Mars 2010 : Message de Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO8 Mars 2010 : Message de Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO
Cette année marque le 15e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing – un événement historique qui a abouti à la...
:: Publiez sur ce site !
 
Newsletter

Invitation permanente : Vous êtes un Ami D'ici d'ailleurs, vous souhaitez paraître sur ce site, publier vos œuvres, votre collection... dans unes de ces rubriques, c'est facile, cliquez ici