Actualités : Congo

Congo : des valises de billets interceptées à Roissy, aéroport de Paris

C’est la Robert Bourgi (l’homme qui convoyait l’argent offert par les chefs d’Etat africains vers les dirigeants français) version féminine. A la différence près que dans ce cas-ci l’argent avait des chances d’atterrir sur les comptes bancaires de la famille.


La rumeur courait déjà depuis quelques jours sur le web et dans les milieux bien informés. L’épouse du ministre des Finances du Congo, Gilbert Ondongo, aurait été interceptée à Roissy, aéroport de Paris avec des valises bourrées de billets de banque, racontait-on.


Depuis, la rumeur a enflé et a même eu tendance à se transformer en information. En tout cas notre confrère « La Lettre du Continent » (20/10) met les pieds dans le plat et ne s’embarrasse plus de conditionnel. Le journal français affirme en effet qu'Amélie Saboga, épouse de Gilbert Ondongo, ci-devant ministre des Finances du Congo, a été interpellé le 1er octobre à l’aéroport de Roissy (Paris) « avec des valises d’argent liquide ». Pire, « celle-ci est une récidiviste. Elle avait déjà été arrêtée, début 2011, à l’aéroport de Johannesburg pour le même motif ». Du liquide dont on ignore le montant précis. Il parait que celui-ci avoisinerait au bas mot plus ou moins 20 millions d’euros (plus ou moins 13 milliards de FCFA, de quoi largement payer plus d'un mois les fonctionnaires de toute la fonction publique congolaise), croit-on savoir. Un scandale face auquel « les députés du Parti congolais du travail (PCT au pouvoir) ont demandé la démission du grand argentier, qui ne cesse de prôner la rigueur financière »...Il parait que Sassou est embarrassé par cette affaire. Mais les Congolais qui le pratiquent depuis un demi-siècle doutent qu’il se débarrasse aussi facilement d’un homme qui a été tour à tour son conseiller à l’économie, son secrétaire d’Etat chargé de la réforme budgétaire, son ministre du travail et de l’emploi. Ils savent qu'il aurait plutôt tendance à apprécier ce genre de " gars courageux ". Et pour cause : le Congo est le royaume de l’impunité dont il est le garant. " Au Congo, il ne faut pas punir n'importe comment ", enseignait-il il y a bien longtemps. De fait, il y a aujourd’hui tellement d’argent au Congo (13 milliards, c'est presque du pipi de chat), le peuple congolais a été rendu tellement apathique et indifférent au pillage des deniers publics que beaucoup parient, dans le cas où les faits seraient avérés, qu’Ondongo conserve encore longtemps sa place. Et avec les félicitations du Bâtisseur du Mausolée de la honte.


Notre commentaire - Se faire attraper avec si peu d'argent c'est inacceptable ! Où va-t-on ? Cacher 20 millions d'euros est-ce donc si difficile ? Gilbert aurait dû faire le travail lui-même ! Surtout que c'est de l'argent, on le suppose, destiné au paiement de la bourse des étudiants congolais à l'étranger !


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Congo-Brazzaville: corruption à tous les étages de l’Etat, selon un rapport officiel
Par RFI


Aucun secteur d’activité n’est épargné par la corruption au Congo, selon le tout premier rapport de la Commission de lutte contre ce fléau, en place depuis 2007. Ce rapport a été établi sur la base des investigations menées en 2010 dans les services fiscaux et douaniers ainsi que sur les marchés publics. Publié hier samedi 15 octobre à Brazzaville, ce rapport révèle des détournements à tous les niveaux. La commission est d’avis que le combat contre la corruption est « périlleux », mais garde tout de même l’espoir de la faire reculer.Avec notre correspondant à BrazzavilleCe rapport est un condensé des investigations menées dans les services fiscalo-douaniers et les marchés publics. Laurent Tengo, secrétaire permanent de la Commission, relève que le phénomène touche tous les secteurs d’activité : « Cela va des structures administratives de base jusqu'aux institutions. Des entreprises privées, quelle que soit leur forme, aux partis politiques… Même des structures comme l’Eglise et les chefferies traditionnelles ne sont pas exemptes de corruption ».Pour illustrer la corruption, le rapport note qu’entre 2003 et 2007, quelque 265 marchés publics, d’un montant de plus de 82 milliards de francs CFA, n’ont pu être exécutés à un niveau satisfaisant. Le rapport est assorti de plusieurs recommandations.La Commission estime que la lutte contre le fléau est périlleuse, mais garde l’espoir de le faire reculer : « La lutte contre la corruption se met méthodiquement en place, même si les résultats ne sont pas encore perceptibles pour le commun des mortels, et même si les prisons ne débordent pas encore de corrompus et de corrupteurs. La Commission a bon espoir que la conjugaison des efforts de tous fera reculer assurément les antivaleurs qui gangrènent notre pays… ».


© RFI


Ndlr - Illustration insérée par " Mwinda "










Article publié le jeudi 20 octobre 2011
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