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Côte d'Ivoire: Pr. Moustapha Diabaté (lauréat, inventeur de l'indicamétrie) - L'Afrique peut se développer en utilisant la civilisation de l'invisible

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 :Devant 6000 bouddhistes de la Soka Gakkai internationale-Côte d'Ivoire réunis le dimanche 19 octobre 2008 dans la salle Anoumabo et François Lougah/Ernesto Djédjé du Palais de la culture de Treichville, le Prix Daisaku Ikeda pour la culture et l'éducation 2008 a été remis à son lauréat désigné quelques mois plus tôt, le professeur d'économie du développement, Moustapha Diabaté, pour avoir inventé la science de l'indicamétrie.

Lumumba, le déclic

Il est 12 h 20, lorsque le secrétaire général de la présidence, président d'honneur de la cérémonie, Amédée Couassi Blé, avance sur le podium de la salle Anoumabo et remet une médaille, un diplôme et un chèque de 1 million FCFA au lauréat 2008 du Prix Ikéda, Moustapha Daibaté, professeur titulaire d'économie du développement, inventeur de la science de l'indicamétrie. Le combat n'est pas terminé ; c'est un combat de plusieurs générations. Et je pense que chaque génération doit apporter sa contribution, a confié Moustapha Diabaté.

En passant, le lauréat 2008 du Prix Ikéda a rendu hommage au défunt premier ministre de l'ex-Zaïre, Patrice Lumumba. Selon le professeur Diabaté, c'est lui qui provoqua en lui le déclic de la recherche en appelant en 1963, en France, l'Afrique à réfléchir et chercher et non à prendre les armes pour garantir son développement. En toute logique, le lauréat du prix Ikeda a martelé que l'Afrique peut se développer en utilisant la civilisation de l'invisible, en privilégiant les valeurs du ténèbre. Il a dit ne pas être à la recherche des honneurs ni de l'argent, encore moins du pouvoir. Ce qui le préoccupe, selon lui, c'est comment faire en sorte que le continent africain se développe et devienne un jour un continent à part entière.

En outre, le professeur Diabaté a remercié le directeur général de la SGI, Daisaku Ikeda, la communauté ivoirienne, pour avoir fait du problème de développement de l'Afrique un cheval de bataille. Par ailleurs, il a demandé à la France de réparer les dégâts commis en Côte d'Ivoire, de 1893 (début de la colonisation) à l'an 2000 et de lever, en plus, l'embargo linguistique que l'ancienne métropole a placé sur la Côte d'Ivoire.

La capacité d'un individu doit être mesurable, comme la masse en physique

Prenant la parole, le directeur général de la SGI-Côte d'Ivoire, André Déazon, s'est attelé à expliquer que l'indicamétrie, dont l'élément clé est les langues africaines, consiste à transformer la notion banale de capacité en concept scientifique. La capacité doit être mesurable comme la masse en physique, le triangle en géométrie, a-t-il dit. En d'autres termes, André Déazon a soutenu qu'avec l'indicamétrie, il est désormais possible de savoir si un individu est capable d'être endurant, persévérant, solidaire, sage, honnête, etc. Ce sont-là des valeurs, s'est-il félicité.

Pour lui, c'est ainsi qu'il faut comprendre la notion de l'invisible au lieu de la confondre avec la symbolique du hibou dans le domaine de la sorcellerie. Les lois de l'invisible avec un taux de 58 pour cent commandent celles du visible qui valent 42 pour cent, a-t-il indiqué. Et André Déazon d'affirmer que le professeur Diabaté est le plus grands de tous les savants, non sans mettre en garde ses détracteurs, des ignorants de sa science, selon lui.

Avant de clore son propos, André Déazon a rejoint Pr. Diabaté en invitant la France à libérer les langues africaines, à l'instar du Canada et de la Belgique, pour nourrir au mieux l'indicamétrie.

A la fin de la cérémonie, les bouddhistes ont remis au lauréat les actes du séminaire organisé du 21 au 24 mars 2008 par le département des éducateurs, enseignants et chercheurs membres de la SGI-CI sur le thème : L'apport des langues nationales à l'amélioration du système éducatif de Côte d'Ivoire.

Les musiciens Gadji Céli, Bailly Spinto, Bomou Mamadou, Savan Allah et le département culture de la SGI-CI (à travers la déclamation d'un poème dédié au lauréat), ont assuré de fort belle manière l'animation artistique de cette belle cérémonie qui était présidée par Marguerite Kouassi, chef de cabinet du ministère de la Communi-cation.

L'homme

Le professeur Moustapha Diabaté, présenté par Meless Djédjemel, est né en 1937 à Odienné, en Côte d'Ivoire. Il est sociologue, économiste du développement et politologue émérite qui a fait ses études en Côte d'Ivoire et en France. Il a entamé ses recherches en 1963 mais il a fallu attendre en 1983 pour que ces travaux soient certifiés par l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) puis par l'UNESCO. Il a obtenu de nombreuses distinctions à travers le monde et est le président du Conseil mondial de l'indicamétrie et du panafricanisme (COMIPA).

Moustapha Diabaté succède à Sijiri Bakaba, directeur général du Palais de la culture d'Abidjan, récompensé en 2005, après l'Union des écrivains de Côte d'Ivoire. Il est donc le 3ème récipiendaire de ce prix qui porte le nom prestigieux du Japonais Daïsaku Ikeda, une référence mondiale en matière de culture et d'éducation.

Schadé Adédé Schadeci@yahoo.fr


Article publié le mardi 21 octobre 2008
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