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BOUAKE : Accusé de faire la politique Un imam destitué, sa mosquée fermée

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Le général Bakayoko accusé
vendredi 25 septembre 2009
par N’goran Francis à Bouaké

 







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Un conflit entre l’Imam principal, Soumahoro Bouaké et un groupe de fidèles dirigés par Bamba Karamoko est à l’origine de cette crise qui divise la communauté musulmane de ce quartier. Le doyen Dosso Mezi, chef de la communauté malinké de ce quartier qui fait office de facilitateur, est loin de déceler les causes exactes de ce conflit. « Depuis plus de 26 ans que je suis dans ce quartier et fréquente cette mosquée, pareille scène ne s’est jamais produite ici. Ce que nous vivons est vraiment déplorable. Ma médiation n’a pu calmer les ardeurs », a-t-il déploré avec un regard implorant l’assistance divine. Par contre l’Imam de cette mosquée a souvenance du début de cette crise. « Il y a 23 ans et 06 mois que j’officie dans cette mosquée et depuis le 22 août dernier, premier jour du jeûne, M. Bamba Karamoko a fait irruption en pleine prière pour dire que je ne suis plus l’Imam, sans en donner les raisons. Et depuis ce temps, il a constitué un autre groupe de prière sur l’esplanade de la mosquée dirigé par mon adjoint Nouho Soumahoro », raconte-t-il. ?’ Ce bicéphalisme au sein d’une même mosquée est loin d’épouser les recommandations d’Allah qui prône l’union ?’, a soutenu le chef de communauté. Et pour prévenir tout affrontement entre les deux camps, il a instruit l’Imam Soumahoro Bouaké de suspendre ses prédications en attendant le règlement de ce litige. « Huit jours durant, je n’ai pas mis de pied à la mosquée et pendant ce temps, Bamba Soumahoro et ses amis ont occupé l’esplanade de la mosquée. Il a même présenté mon adjoint Nouho Soumahoro comme le nouvel Imam et c’est à partir de cet instant que j’ai été rappelé par notre chef de communauté pour poursuivre l’?uvre de Dieu », a soutenu l’Imam qui conteste cette épreuve de force qui vise à l’évincer de l’imamat de la mosquée de N’Gattakro. Surtout que selon lui, il a la faveur de la loi Islamique qui ne prévoit la destitution d’un Imam qu’en cas d’adultère, de meurtre et de pratique d’idolâtrie. Lesquelles infractions n’ont pas été commises, soutient l’infortuné Imam. Se prononçant sur la fermeture de la mosquée, l’Imam Soumahoro Bouaké soutient qu’elle est intervenue au moment où il a eu le dessus sur les dissidents qui ont occupé l’esplanade de la mosquée, surtout avec la défection de son remplaçant et la grogne des fidèles. « C’est Bamba Karamoko qui a fait appel à Bakayoko Mazé afin d’obtenir de son frère cadet, le général Soumaila Bakayoko, chef d’état-major des forces armées des forces nouvelles, la fermeture de la mosquée en avançant que les Mahouka et les Koyaka de la communauté musulmane de N’Gattakro sont sur le pied de guerre pour le contrôle de la mosquée », a rapporté l’Imam Soumahoro qui revendique le soutien de tous. Mais comment comprendre cette fronde menée par le doyen Bamba Karamoko ? C’est lui-même en personne qui va relater les griefs formulés contre ce guide spirituel. « Soumahoro Bouaké a été adjoint à trois Imams consécutifs et c’est à la mort du quatrième que j’ai pesé de tout mon poids pour qu’il dirige la mosquée, surtout avec la somme de ses expériences. Depuis le 16 février 1987 qu’il a été investi grâce à moi, j’ai tout le monde sur mon dos ; ses pratiques occultes et son goût prononcé pour l’argent me sont rapportés sans que j’en tienne compte. Pour moi, ce sont de fausses accusations ; Mais avec un peu de recul, j’ai réalisé que certains griefs sont fondés. Et pour l’harmonie au sein de la mosquée, j’ai fait appel à des dignitaires pour lui prodiguer des conseils. Chose qu’il n’a pas appréciée alors que la mosquée se vidait de ses fidèles », a indiqué Bamba Karamoko qui reproche également à l’Imam, ses sermons mal orientés qui tranchent avec la voie divine. Querelles conjugales personnelles, la politique, ses rancunes, a-t-il indiqué, ne manquent pas au menu des sermons. Selon Bamba Karamoko, la spiritualité a foutu le camp dans leur mosquée par la faute de l’Imam. « Parfois il arrive même qu’il affiche son appartenance au Pdci-Rda qui l’a envoyé à la Mecque en vociférant que le RDR est à la base de ses nombreuses pertes ; Par ses agissements, nos prières ne peuvent pas être exaucées à cause de l’imam qui a mis une barrière entre Dieu et nous », a poursuivi le doyen Bamba Karamoko. Se prononçant sur la fermeture de la mosquée sur ordre du général Soumaïla Bakayoko, Bamba Karamoko a fait prévaloir la justesse de cette mesure. Car, tranche-t-il, « au moment où personne ne voulait plus sentir l’Imam, il convoyait les membres de sa communauté issus des autres quartiers dans notre mosquée. Il préparait un affrontement direct entre fidèles et c’est pour éviter cela que j’ai saisi les Forces nouvelles ». Le conflit qui mine la communauté musulmane de N’Gattakro depuis le debut du jeûne passé gagne en intensité et ce sont les fidèles qui en ont payé le tribut pendant la nuit du destin.
Article publié le vendredi 25 septembre 2009
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