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Affaire DSK : plaignante décrédibilisée, poursuites maintenues

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En dix minutes chrono, ce vendredi 1er juillet le juge Michael Obus, sur demande (indirecte) du procureur  Cyrus Vance lui-même, a rendu sa liberté (sur parole) à Dominique Strauss Khan maintenu jusque-là en résidence surveillée à New York.
Dsk au milieu de ses avocatsLa raison avancée par le parquet : il y aurait des éléments tendant à décrédibiliser l’accusatrice Nafissatou Diallo dans cette affaire. Pourtant le procureur s’est bien gardé d’abandonner les poursuites et de clore le dossier.Pour essayer de débrouiller cette affaire, voyons ce que prétend la défense et ce que dit l’accusation.Curieusement les arguments de la défense sont fournis (en vertu du principe du contradictoire) pour l’instant par le bureau du procureur qui, même s'il est dit qu’il instruit uniquement à charge, a intérêt à bétonner son dossier, ce qui paradoxalement peut donner, comme en l'espèce, des arguments susceptibles d’être exploités par la défense...Que dit la défense ? Rien. Ou plutôt sur la base du travail des enquêteurs du bureau du procureur elle va pointer le « récit erroné » de l’agression sexuelle qu’aurait fait la victime devant le grand jury. De fait, la plaignante ne serait pas allée se réfugier dans un couloir après le viol présumé. Nafissatou Diallo « a nettoyé une chambre voisine puis est retournée dans la suite de DSK »  avant de révéler qu’elle avait été victime d’une agression sexuelle…


Dans quel intérêt aurait-elle voulu cacher cet épisode et qu'est ce que cela change à l'affaire ? Mystère pour l'instant.


Le New York Times a également révélé que les enquêteurs soupçonnent Nafissatou Diallo d'être impliquée dans des activités criminelles comme le trafic de stupéfiants et le  blanchiment d'argent sale. Selon ce quotidien, plusieurs individus ont déposé, au cours des deux dernières années, de l'argent liquide, pour un total de 100 000 dollars, sur son compte en banque. Lors d'une conversation téléphonique avec un homme condamné pour trafic de drogue, " elle a discuté des avantages à poursuivre les accusations " contre Strauss-Kahn moins de vingt-quatre heures après le début du scandale, concluant que le dossier d'accusation est " sur le point de s'effondrer ". Elle aurait menti de même au fisc, aux bailleurs de l'immeuble où elle réside, aux services d'immigration.


Des mensonges qui, bien que sans rapport direct avec l'affaire, peuvent mettre en péril la crédibilité de la plaignante....


Que dit l’accusation ?


Bien entendu, pour Me Kenneth Thompson, avocat de la plaignante, la musique est toute différente. « Je vais me montrer devant les caméras pour dire au monde entier ce qu'a fait Dominique Strauss-Kahn », lui aurait dit sa cliente. Pour lui « rien ne change concernant le fait le plus important, à savoir que Dominique Strauss-Kahn a agressé sexuellement la victime dans cette chambre de l'hôtel Sofitel ».


Et de livrer force détails. Strauss Khan aurait « d'abord saisi ses seins et a commencé à l'attaquer », avant de « saisir son vagin avec tant de force qu'il l'a blessée ». Il a « déchiré les ligaments de son épaule en la plaquant violemment au sol » (...) Après avoir été obligée, selon lui, par Dominique Strauss-Kahn, à lui faire une fellation, Nafissatou Diallo « a craché son sperme sur le mur, elle l'a craché sur le sol ».


Me Kenneth Thompson


Démentant l’implication de celle-ci dans les affaires de drogue (1), il brandit l’argument des « preuves matérielles » dont il disposerait. Des preuves sur la tentative de viol.


Pour lui, non seulement l’existence d’un rapport sexuel n’est pas issue de l’imagination de sa cliente mais aussi « le rapport sexuel n'était pas consenti (…). Pour preuve « DSK a laissé des hématomes sur le corps de la victime et des photos l'attestent » a-t-il affirmé.


Enfin l'avocat a révélé qu'une des assistantes du procureur était mariée à un des avocats de Dominique Strauss-Kahn, que les fuites au " New York Times " avaient pour but de discréditer sa cliente ; il s'étonne par ailleurs que l'ancien ministre français des Finances n'ait jamais été sommé de s'expliquer par les enquêteurs...


Notre commentaire - Il convient de préciser bien sûr qu’on se situe, à ce stade, dans la logique d'une procédure pénale et que Me Kenneth Thompson se place, lui, dans la perspective d’un procès civil.  « Nous pensons que le procureur du district pose les fondements d'un non-lieu », a d'ores et déjà flairé ce dernier, non sans raison.


En effet, si les mensonges de Nafissatou Diallo devant le grand jury étaient avérés, son témoignage, selon le système américain, serait irrecevable devant le tribunal pénal où, rappelons-le, la partie civile n’existe pas. Dans ce cas, en présence d'un dossier plus friable que prévu et afin de ne pas perdre la face le procureur Cyrus Vance éviterait en effet un procès perdu d’avance. Il s’acheminerait alors vers un non-lieu qui ruinerait dans le  même mouvement l'hypothèse de la tenue d'un procès civil dans le futur, et avec lui tout espoir de récupérer des millions de dollars en réparation du préjudice subi. Un scénario catastrophe pour Me Kenneth Thompson et sa cliente.


A moins que devant l’évidence des « preuves matérielles » d'une agression sexuelle (ce que laisserait penser le fait que le procureur ait maintenu ses accusations), même saupoudrées de mensonges on choisisse, du côté de Dominique Strauss Khan de plaider coupable, une attitude synonyme de transaction. Une solution qui arrangerait tout le monde, les avocats (qui empocheraient leur pognon), le procureur (qui éviterait de perdre un procès ultra médiatisé et donc sa crédibilité), la défense (qui éviterait l'étalage public d'éventuels actes pervers) et la plaignante (qui empocherait le pognon) compris.


Mais peut-être y verra-t-on un peu plus clair le 18 juillet, lors du prochain épisode de ce feuilleton à rebondissements qui, décidément, passionne les médias français.


(1) Dans le Bronx également et notamment dans le milieu africain, on crie à la manipulation tout en pointant la naïveté de la plaignante.










Article publié le samedi 2 juillet 2011
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