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LE FER DE MAYOKO, LE COUT ENTRE DEUX SIÈGES - DAC E-NEWS

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 : LE FER DE MAYOKO, LE COUT ENTRE DEUX SIÈGES  

Par  Benjamin BILOMBOT BITADYS   

 

Flibustiers

Le tout puissant ministre des mines du Congo-Brazzaville, Pierre Oba n’a pas la mine des grands jours. Il a la mine défaite. Le coût d’exploitation d’une mine de fer n’est pas à la portée de toutes les bourses. Pierre Oba qui aime les pierres souffle le chaud et le froid. A Mayoko, dans la région de la Lékoumou, dans le gisement de fer, Pierre Oba, a deux fers au feu. Paul Obambi, le puissant Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Congo-Brazzaville et big boss de la société Congo Mining a croisé le fer avec le patron de la société turque ULSAN Mining Congo SAU. Paul Obambi a jeté l’éponge. Il a failli sur le plan industriel. On ne s’improvise pas capitaine d’Industrie avec l’argent volé du Congo-Brazzaville. Paul Obambi dont Denis Sassou Nguesso et Pierre Oba ont tenté de mettre le pied à l’étrier par clanisme et par favoritisme dans la sphère financière et industrielle hautement capitalistique à travers Congo Mining a trébuché. La marche est trop haute. Tout ce que les membres du clan Sassou touchent se transforme en plomb. 

Stop

Face au fiasco industriel et financier de Paul Obambi dans le gisement de fer de Mayoko, Pierre OBA, Ministre d’Etat, Ministre des industries minières et de la géologie, au pied du mur et du rideau de fer, a soumis le 12 août 2023 à l’examen des Membres du Conseil des Ministres un projet de décret portant attribution à la société ULSAN Mining Congo SAU d’un permis d’exploitation pour le fer, dit permis « Mayoko-Moussondji  ». Le Ministre d’Etat Pierre OBA a précisé que la société demanderesse a introduit une demande de permis d’exploitation d’un gisement de fer dans la zone indiquée le 17 octobre 2022. Ce permis est retombé dans le domaine public, du fait qu’il avait été antérieurement retiré à la société Congo Mining appartenant à un membre du clan Sassou, Paul Obambi, alors détentrice dudit permis. L’échec était trop patent. L’information a été passée sous silence. Consigne a été donnée pour ne pas faire la publicité de ce crash industriel et financier d’un membre du clan Sassou issu de l’axe Oyo-Boundji-Ollombo-Makoua-Owando (OBOMO).

Paul Obambi compte parmi les fossoyeurs de l’économie du Congo-Brazzaville avec Pierre Otto Mbongo cousin de Pierre Oba, Osseté Jonas, Gabriel Bopaka Peinture…Le déni de Denis Sassou Nguesso, Pierre Oba et le PCT sur les réelles capacités de Paul Obambi en dit beaucoup sur la stature quasi mythique de grand patron que s’était forgée le Business man ces dernières années. Pour les originaires de la partie septentrionale du Congo-Brazzaville, Paul Obambi est le deus ex machina des affaires.

Ce gisement de fer dispose de réserves estimées à 917 millions de tonnes, dont 38,5 millions de tonnes directement exploitables. D’une durée de vie de 30 ans, les prévisions de production annuelle de ce gisement sont de 300.000 tonnes par an pour la première phase et 16,5 millions de tonnes par an dans une seconde phase qui exploiterait la roche dure. La société demanderesse s’engage à réaliser sans délai, c’est-à-dire dès l’obtention du permis, les études d’impact environnemental et social ainsi que l’étude de faisabilité ; la mise en œuvre de cette exploitation permettra la création d’environ 700 emplois, dont 600 pour la main d’œuvre nationale.

Enfin, l’investissement global du projet, incluant les infrastructures spécifiques nécessaires, est estimé à 15 milliards de dollars américains. Le Ministre d’Etat Pierre OBA a en outre relevé que ce projet s’inscrit parfaitement dans le cadre de la politique de diversification économique mise en œuvre par les pouvoirs publics et permettra une coopération encore plus dynamique entre notre pays et la Turquie, représentée ici par la société demanderesse. Après examen et discussion, le Conseil des Ministres a adopté le projet de décret portant attribution à la société ULSAN Mining Congo SAU d’un permis d’exploitation pour le fer, dit permis « Mayoko-Moussondji » (Les dépêches de Brazzaville adiac.com, 12 août 2023).

Le primat du clan

Que du temps perdu. Pourquoi le Congo-Brazzaville par l’entremise de Pierre Oba avait-t-il accordé le permis d’exploration et d’exploitation à la société Congo Mining de Paul Obambi qui ne reposait sur aucun matelas financier et qui ne disposait d’aucune expertise dans le domaine d’exploitation minière ? N’y avait-il pas d’autres firmes minières dans les rangs qui pouvaient faire l’affaire ? Pourquoi les grands groupes industriels miniers de la trempe de BHP Billiton (producteur de fer, de diamants, d’uranium, de charbon, de pétrole et de bauxite), Rio Tinto, Glencore, Anglo American ne s’intéressent-ils pas aux minerais enfouis dans le sous-sol du Congo-Brazzaville ? Le climat des affaires est-il en cause ? La société Congo Mining de Paul Obambi avait-elle rempli toutes les conditions exigées ? Pierre Oba et ses collaborateurs du Ministère des mines se sont-ils interrogés sur la fiabilité sur le plan industriel et financier du dossier soumis pour l’obtention du permis d’exploitation du gisement de fer par l’équipe de Paul Obambi qui n’a aucune expérience dans ledit domaine ?

Prompt à foncer vers tout ce qui brille, le Congo-Brazzaville dont l’économie a été mise en coupe réglée par les membres du clan Sassou qui ont dilapidé 14 000 milliards de francs CFA, a, curieusement du mal à opérer des choix économiques et industriels judicieux. Voilà une décision désastreuse qui se solde par un manque à gagner sur le flanc des impôts, des taxes, des infrastructures routières et ferroviaires et surtout sur le front de l’emploi. Devrait-on accorder le permis d’exploitation minière qui requiert d’énormes capitaux à n’importe quel aventurier, fut-il un proche de Sassou et de nationalité congolaise ?

Les mines ne payent pas de mine

Au Congo-Brazzaville, les minerais ne comptent que pour quantité négligeable dans la richesse nationale. Les exportations minières représentent 155 millions de dollars, soit environ 91 milliards FCFA, et 0,06% du total des revenus du secteur extractif. En matière d’industrie minière, le Congo-Brazzaville est donc toujours en phase de développement avec une seule société en phase de production effective, à savoir la Société de recherche et d’exploitation minière, installée à M’Fouati, dans le Département de la Bouenza (Les dépêches de Brazzaville adiac.com, 11 janvier 2022). La société de Paul Obambi Congo Mining avait-elle des reins assez solides sur le plan industriel et financier pour réaliser les travaux d’infrastructures indispensables à l’exploitation minière ? Présentait-elle les garanties technologiques, financières et industrielles suffisantes ? Plusieurs kilomètres séparent Mayoko dans la Lékoumou du port de Pointe-Noire dans le Kouilou. A l’instar de la COMILOG qui avait transformé Makabana, Mossendjo et Mbinda en petite cité ouvrière, la société Congo Mining de Paul Obambi avait-elle réalisé des travaux en amont et en aval avant l’extraction du fer et son expédition via le port de Pointe-Noire vers l’Europe, vers l’Amérique ou vers l’Asie ? Pourquoi, comme c’est la mode du moment, Paul Obambi, patron de Congo Mining, à l’instar de Pierre Mabiala, le parrain du Niari, n’a-t-il pas organiser une cagnotte pour rassembler 15 milliards de dollars américains représentant l’investissement global du projet, incluant les infrastructures spécifiques nécessaires à l’exploitation du gisement de fer de Mayoko ? Pourquoi les membres du clan Sassou qui cachent d’énormes sommes d’argent dans leurs multiples villas n’ont-ils pas puisé dans leur bas de laine pour voler au secours de Paul Obambi dans l’exploitation des mines de fer de Mayoko ? L’expérimentation hasardeuse de Congo Mining de Paul Obambi avec la complicité de Denis Sassou Nguesso et Pierre Oba dans le gisement de fer de Mayoko s’est achevée par un déraillement, le décès de quelques travailleurs et la mise au chômage des agents qui commençaient à recevoir les bulletins de salaire.

Eléphant

Après le tête-à-queue du gisement de fer de Mayoko, Paul Obambi s’est converti dans le trafic de l’or noir au port de Yoro. Paul Obambi se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaines. Que cet imposteur soit encore en haut de l’affiche du monde des affaires, la chambre de commerce et d’industrie, en dit long sur le cancer du clanisme, de l’impunité, du favoritisme et de la corruption qui ronge le Congo-Brazzaville. Pierre Oba continue ses œuvres au Ministère des mines. Qui arrêtera ces deux malfrats ?Si, l’objectif était de promouvoir le secteur privé national et d’encourager les investissements étrangers pour stimuler la croissance économique du Congo-Brazzaville et créer des emplois, Denis Sassou Nguesso et Pierre Oba ont parié sur un mauvais cheval. Le siège de Congo Mining de Paul Obambi a mis la clé sous le paillasson. A la chambre de commerce et d’industrie de Brazzaville, des pudeurs de gazelle ont veillé pendant des années à utiliser un vocabulaire très choisi pour critiquer les méthodes et les initiatives de Paul Obambi, l’ancien collaborateur et bras droit de Pierre Otto Mbongo. Le milieu des affaire du Congo-Brazzaville se gausse de l’initiative financière et industrielle de l’exploitation du gisement de fer de Mayoko emmenée par Paul Obambi, « une grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ». La société turque ULSAN Mining Congo SAU relèvera-t-elle le challenge et redonnera-t-elle le sourire aux habitants de Mayoko et ses environs comme à l’époque de la COMILOG ? 

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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Article publié le mardi 29 août 2023
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