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Violents combats entre la garde présidentielle et l'APRD à Boguila

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 :Selon nos informations, depuis mardi à 15 heures, la garde
présidentielle appuyée par l'armée tchadienne aurait attaqué les
positions de l'Armée Patriotique pour la Restauration de la
Démocratie (APRD) dans la localité de BOGUILA près de Paoua au nord-
ouest de Centrafrique. La même source indique que les forces pro-
Bozizé auraient débarqué à bord de quatre véhicules bourrés d'hommes
et auraient tiré des obus de mortier dont certains sont tombés dans
les villages sans être explosés.
Joint au téléphone, le nouveau président de l'APRD, Jean-Jacques
Demafouth qualifie cet incident de « gravissime aux conséquences
incalculables ». Pour lui, François Bozizé n'est pas prêt pour aller
au dialogue c'est pourquoi il multiplie les provocations. « Malgré
notre bonne volonté, le président Bozizé qui n'a que faire des
souffrances du peuple centrafricain a opté pour la logique militaire,
donc la violence. Nous prenons la communauté internationale à
témoin », a-t-il affirmé.

Contacté, le haut commandement de la garde présidentielle confirme
l'attaque mais se refuse à tout commentaire, arguant que ces
évènements relèvent du « secret défense ».

Difficile à l'heure actuelle de dresser un bilan des violents
combats. L'APRD affirme n'avoir pas perdu des éléments, mais plutôt
fait état de nombreux blessés et éventuellement de nombreux mort dans
les rangs des forces pro-Bozizé. Du côté des forces acquises à
Bozizé, comme nous l'annoncions plus haut, c'est le silence radio.

A rappeler que vers la fin de la semaine dernière, l'ONG de défense
des droits de l'homme, Human Rights Watch, a recensé pas moins de
cinq attaques distinctes de l'armée tchadienne sur le territoire
centrafricain depuis la mi-janvier, dont la plus violente a eu lieu
le 29 février. Au moins deux véhicules de l'armée régulière
tchadienne sont entrés sur le territoire centrafricain, six villages
ont été détruits complètement.

Selon cette organisation ces raids ont fait au moins quatre morts.
Elle a précisé que ces violences, entre les localités frontalières de
Markounda et Maïtioukoulou, ont poussé plus d'un millier de personnes
à fuir leur village, certaines ayant trouvé refuge dans le sud du
Tchad
Une chose qui frappe

Avec l'attaque de ce mardi et les combats qui ont suivi, ceux qui
s'interrogeaient si les différentes violations de l'intégrité du
territoire national par l'armée tchadienne ne sont pas menées avec
l'aval et la coordination de François Bozizé lui-même et de ses
hommes de main, ont une preuve éclatante de l'attitude belliqueuse du
maître de Bangui.

Sans faire l'apologie de la violence, interrogeons- nous tout
simplement de savoir jusqu'où ira la course effrénée de François
Bozizé vers l'abîme de la guerre ? Comment interpréter l'attaque des
positions de l'APRD, lorsqu'on sait que ceux-ci ont manifesté leur
volonté de rejoindre le processus du dialogue politique inclusif dont
les préparatifs sont entrés dans la dernière ligne droite, en élisant
un président qui, semble-t-il, a déjà désigné un représentant pour le
comité préparatoire ?

La seule chose qui frappe et qui n'est plus a prouver c'est que
François Bozizé ne veut pas du dialogue. Et comme dirait le président
du Forum Démocratique pour la Modernité (FODEM), Charles Massi,
François Bozizé à peur de deux mots, « politique et inclusif » qui
suivent l'énoncé du dialogue.

Adrien Poussou


Article publié le dimanche 6 avril 2008
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