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Chefferies et royaumes au Cameroun

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 :Rôle dans la vie culturelle et politique
Les chefferies et royaumes traditionnels jouent un rôle fondamental dans la vie culturelle et politique du Cameroun. L'État camerounais reconnaît et s'appuie sur l'autorité morale des chefs, distinguant entre chefferies des 1er, 2ème et 3ème degrés. A l'heure actuelle encore, la plupart des camerounais assimilent la chefferie au village au sens large, lieu privilégié d'identification et recours naturel, tant lors des périodes de repli que dans les stratégies de reconnaissance sociale et politique.

Qu'est ce qu'une chefferie ?
On appelle chefferies des entités anciennement indépendantes, de tailles et d'importances variables, qui épousent les contours des micro-états précoloniaux. Le Cameroun compte ainsi un nombre important de chefferies dites traditionnelles qui sont le résultats de processus de migrations et d'agrégations complexes. Les plus anciennes entités politiques centralisées, les principautés kotoko, se sont constituées à partir du VIII ème siècle dans l'extrême nord du pays. Dans leur ensemble pourtant, la plupart des chefferies actuelles ont été fondées vers le XVI ème siècle dans les Grassfields (Ouest et Nord ouest Cameroun), et à partir du XIX ème pour les lamidats peuls du nord, sous l'égide des empires de Sokoto et de Yola. Dans la zone sud du pays, les chefferies des aires culturelles béti et sawa coiffent de vastes lignages plus que des unités culturelles clairement individualisées.

Emblématique du chef
Quelles que soient les particularités de chaque chefferie, toutes s'organisent autour de la figure emblématique du chef, désigné selon les régions par les appellations de Fo, de Mfon, Lamido ou Mey. Dans les royaumes musulmans, les monarques, naturellement chefs des croyants, portent parfois le titre de sultan.

Organisation sociale
Pivot de l'organisation sociale, le chef exerce des fonctions à la fois politiques et spirituelles; la prospérité de son règne est étroitement liée à son rôle de médiation entre le monde des vivants et celui des ancêtres, entre le monde ordonné de la chefferie et celui, dangereux, de la brousse.

L'autorité reconnue des chefs ne signifie pas, pourtant, qu'ils gouvernent sans partage. Une très stricte hiérarchie de grands serviteurs, d'adjoints et de sociétés secrètes contribuent à l'exercice du pouvoir et à l'équilibre des corps qui entourent quotidiennement le monarque.

Le centre symbolique du pouvoir est évidemment le palais, reflet d'une vision du monde propre à chaque culture. Dans la plupart des royaumes, un véritable art de cour, de même qu'une rigoureuse étiquette, matérialisent à la fois le système de valeur et le statut des membres de la communauté.

Aujourd'hui, les chefferies se trouvent à la croisée des chemins. Le nécessaire équilibre entre la conservation du patrimoine, les changements de la société et les aspirations individuelles est par nature précaire et ne se réalise pas sans heurts. Mais la permanence et le prestige du pouvoir traditionnel attestent d'un sens de l'adaptation séculaire et les chefferies, lamidats et et royaumes demeurent des points de référence dont chaque camerounais tire une légitime fierté.

Alexandra. Loumpet-Galitzine
Docteur de l'Université de Paris I
Université de Yaoundé I
Article publié le mardi 11 janvier 2005
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